Gauthier DOBIGNY

Nom de l'UMR ou de la structure CBGP, affecté à l'EPAC, Bénin
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Ma fonction et/ou mon métier et/ou mon sujet de recherche Biologiste des populations animales Modèle 1 : les rongeurs réservoirs de pathogènes humains dans les quartiers urbains précaires (bidonvilles) -> quelles pathogènes circulent, où et comment ? Où, quand et comment se contaminent les habitants ? Comment éviter les infections humaines ? Ces question nécessitent donc de comprendre la structure et la dynamique des paysages urbains ainsi que les usages qu'en font les habitants ... Modèle 2 : quels rongeurs et quels pathogènes sont importés en Afrique via les ports ? Pathologies concernées : leptospirose, typhus, bartonellose, hantavirose, peste, Lassa, trypanosomiase atypique, bactéries multi-résistantes.
Ville Cotonou, Bénin
Quelle(s) expérience(s) de travail dans une ville ouest-africaine ? Niamey, Niger (1999-2000puis 2009-2013)
Cotonou, Bénin (depuis 2016)
Beaucoup de terrains (piégeages, relevés environnementaux, enquêtes)
Interactions très régulières avec les habitants, les autorités (ex. chefferie) et les structures locales (ex. écoles) et les institutions locales (ex. ministères, ONG) et internationales (ex. OMS) sur les thématiques liées aux liens santé / environnement en ville.
Pourquoi travailler sur les villes ouest-africaines ? Population globale désormais davantage urbaine que rurale ... et ca ne vas pas aller en s'améliorant, notamment en Afrique.
Concentration / exacerbation des maux du sous-développement.
Aspects pratiques : proximité possible terrain / laboratoires / institutions.
Accumulation de connaissances et d'expérience sur le continent africain, a fortiori via l'IRD présent depuis longtemps sur place.
Quelle spécificité de l'environnement dans les villes ouest-africaines ? Urbanisation relativement tardive mais désormais explosive -> phénomènes massifs (pas spécifique à l'AO) et clairement en cours (plus spécifique à l'Afrique, même si pas seulement)

La séquence "aménagement - construction - habitation" qui caractérise les villes développées est inversée dans les pays en voie de développement, notamment en Afrique : installation des plus pauvres dans des zones impropres (exode rural, migrants internationaux, etc), densification et pérennisation de ces zones informelles, puis la puissance publique intervient tardivement pour rattraper la prolifération urbaine sans pouvoir décider d'un réel plan d'urbanisation (Damon 2017). D'où la formation de vastes zones précaires (bidonvilles).

Rongeurs (donc zoonoses associées) : installations des faunes cosmopolites (via les échanges internationaux) en cours suite à un développement plus tardif - alors que c'est globalement stabilisé ailleurs. Donc risques d'émergence zoonotique spécifiques en Afrique, notamment en villes où s'installent d'abord ces "nouveaux" réservoirs et pathogènes.
Quelle spécificité de la santé dans les villes ouest-africaines ? Plus que des spécificités, des exacerbations des problèmes sanitaires et une dynamique peut-être moins avancée qu'ailleurs + un gap stupéfiant de données comparé aux autres parties du globe (du moins en ce qui concerne mes thématiques).
Tous les maux su sous-développement urbains y sont représentés et s'y accumulent (sans y être spécifiques) : manque de services de base, pas d'assainissement, faiblesses de l'accès à de l'eau de qualité, habitat précaire, etc etc etc -> pollution et intoxication, fardeau infectieux auquel s'ajoute désormais le chronique, dégradation des profils physiologiques (ex. mal/sous-nutrition, co-infections, allergies).

Possibilité d'émergences sanitaires nouvelles suite à l'installation et la prolifération de pathogènes nouvellement importés (développement plus récent des villes et intensification des échanges plus tardive).
Pour vous cet atelier serait une réussite si Un ou plusieurs questionnements communs (ou des volets du même questionnement) étaient identifiés et faisaient l'objet d'un projet collectif.

Je suis également convaincu que la lutte contre les maladies environnementales urbaines ne devrait plus être pathologie- ou organismes-centrée, mais passer par des politiques ambitieuses d'aménagement urbain. Cela permettrait de mutualiser les ressources et de raisonner les dépenses, pour des résultats à large spectre et probablement plus durables ... J'aimerais donc profiter de l'atelier et des interactions qui en découleront pour discuter de ce point de vue, et si il est pertinent, convaincre des collègues qui le partageraient de se joindre à un plaidoyer collégial.