Postures d'histoires de coopération


des items repris d'Histoires de coopération


Je reprends ici une à une les interview d'histoires de coopérations, avec l'idée (à questionner) d'une proximité entre le partage sincère et les communs

#1 Laurent Marseault : la coopération ouverte : un partage sincère !

  • favoriser un environnement, un écosystème propice à la coopération : "mon côté naturaliste constituait déjà un terreau favorable à cette notion de « collaboration ». Lorsque l’on regarde dans les écosystèmes par exemple : les flux permanents de molécules, de ressources, de carbone, d’oxygène, le fait même que tous ces éléments-là soient en interaction permanente, contribue aux conditions nécessaire au vivant"
  • agir en marge de systèmes fermés
  • être en écoute sincère et profonde : "écouter sans juger et en étant prêt à être surpris, prêt à sortir de sa zone de confort"
  • lâcher prise, : être prêt à ce que ce que mes productions, me parlent et mes écrits m’échappent, soient transformés par d’autres et se diffusent sans moi.
  • diffuser, faire du commun : "Tout en contrôlant les conditions juridiques du partage afin d’éviter la privatisation des connaissances. Avec par exemple, les licences Creative Commons"
  • favoriser de petites expériences irréversibles de coopérations : " Ces expériences-là me touchent et continuent à me surprendre."
  • être sérieux sans se prendre au sérieux : "Et quand cela marche tant mieux et si cela ne marche pas, ce n’est pas grave" ; "La légèreté sérieuse et le sérieux léger."
  • établir une cohérence entre envie de partage, les valeurs de partage et la mise en pratique
  • penser sous forme d’archipel plutôt qu’en vision centrée, pour plus d’humilité et donc plus de complémentarité
  • penser son projet comme compostable : comment laisser des petits grains du projet qui soient réutilisables par d’autre
  • respecter les règles du vivant, pour continuer à vivre sur cette terre

#2 La coopérative pédagogique à Brest, un tiers lieu pour les enseignants, interview de Marc Le Gall

  • accepter de se considérer comme un contributeur "Ce qui est difficile c’est d’impliquer les collègues qui ont déjà un peu d’avance il faut leur suggérer de venir quand même pour qu’ils partagent leur expérience. C’est compliqué parce que dans notre culture, classiquement il y a un formateur qui connaît et transmet aux formés qui ne connaissent pas. Il faut changer ce code et cela ne se fera pas en un an. Cette pratique de la collaboration est un changement de posture qui se fait au minimum sur du moyen terme."
  • créer des événements conviviaux : "Le fait que l’on soit dans un lieu convivial, avec une dynamique d’animation, a permis de bien relancer le réseau prof@brest"
  • rendre à chaque fois les collègues acteurs du dispositif (au lieu de faire une conférence avec quelqu’un qui présente son initiative)


#3 Du projet pédagogique i-voix aux coopératives pédagogiques numériques : c’est en coopérant qu’on apprend à coopérer, interview de Jean Michel Le Baut, responsable pédagogique au Living Lab Interactik

  • les mots clés : Enseignant-apprenant, humilité, pratique réflexive
  • changer de posture en tant qu’enseignant " En fait, ce sont mes élèves qui m’ont enseigné la coopération"
  • apprendre le lâcher prise : "Auprès de mes élèves, grâce à mes élèves, j’ai notamment appris à oser, à prendre des risques, à lâcher prise, à lancer des activités en ne sachant pas forcément où on allait."
  • en tant que professeur de lettres, je me considère désormais aussi comme « designer d’expériences de la littérature »
  • "lire, écrire, publier leur sont des actions quotidiennes et souvent simultanées, 3 verbes indissociables."
  • produire pour quelqu'un : "le travail a du sens quand il a un destinataire. On lit, on écrit, on publie… pour quelqu’un !" ; "l’écran est un miroir : ils s’y regardent, ils construisent une image d’eux-mêmes. Sachons utiliser cet effet miroir pour que les élèves aient envie de se sentir beaux dans leur travail, pour favoriser exigence envers soi-même, pour fortifier, collectivement, l’estime de soi."
  • ouvrir de nouveaux espaces : "Certains, d’ailleurs, ont des goûts que l’école n’exploite guère, voire étouffe ou écrase : tout à coup, ils ont la possibilité de les exploiter pour travailler des savoirs scolaires, par exemple de dessiner un personnage de roman pour en éclairer la personnalité, de relier un poème à une vidéo YouTube d’un groupe aimé, de faire revivre un texte par des photos légendées sur Snapchat ou Instagram, de créer une playlist sur Spotify pour un roman, de faire en sorte que des personnages de théâtre sortent leurs smartphones et s’envoient des SMS …"
  • une envie de beau : "quand ils se mettent à écrire des articles pour la publication, ils font moins de fautes, parce qu’ils ont envie que ce soit beau. Et dans leurs articles, ils soignent la mise en page, insèrent des images, utilisent des outils interactifs
  • "C’est en coopérant qu’on devient coopératif. Il faut amener chacun à prendre conscience qu’il a quelque chose à apporter au groupe, qu’il va tirer du profit à travailler avec des gens qui sont différents de lui, qu’en la matière la somme est plus importante que l’addition des parties."

#4 Monique Argoualc’h, coopérer en attention, avec des élèves en dispositif relais

parmi les mots clés :
  • Le non-jugement : "penser par exemple, par rapport aux élèves que c’est toujours possible, ne jamais baisser les bras, il y a toujours quelque chose à faire même si la situation est parfois très complexe."
  • Le partage de compétences, la reconnaissance des compétences de chacun
- le faire ensemble, faire avec les autres

ceux du projet intergénération
  • Bienveillance, confiance, persévérance, exigence, pour raccrocher.

  • créer le cadre, le contexte, l’opportunité pour que des personnes qui ne se côtoient pas dans la vraie vie se rencontrent et ensuite faire confiance
  • reconnaitre les compétences des différentes partenaires
  • croire en ce qu’on fait
  • un projet est rarement transposable en l'état mais cela peut donner des envies
  • à propos de prof@brest : un un tiers-espace : "On ne vient pas avec son étiquette, on vient pour échanger, pour créer, pour construire, pour chercher des informations ou en donner."

#5 Interview de Louise Didier : La coopération, une posture professionnelle où je me laisse transformer par le groupe

  • sincères "dans l’envie de transmettre aux habitants l’animation de cette table et le partage de ce projet ; dans le fait qu’on allait pouvoir se passer d’eux et que c’était l’objectif."
  • le choix d'une licence Creative commons by sa, "c’est à dire pour lesquels on autorise une réutilisation notamment commerciale et que l’on en vive quand même ! " ; "Ca déclenche beaucoup de choses du coup dans notre travail entre formateurs puisque l’on a plus du tout la notion de concurrence"
  • avoir cette humilité là pour continuer à apprendre " Et ça je ne peux le faire que dans un cadre de sécurité où il y a une vraie collaboration."
  • "comment je suis à l’écoute, comment je me laisse transformer par le groupe etc... Ça demande un travail sur soi qui est passionnant mais qui est le travail de toute une vie"
  • refaire le lien entre des postures individuelles et des actions collectives
  • La convivialité voir aussi les les « mines de rien » décrits par Elzbieta Sanojca : "C’est proposer quelque chose qui, à priori, ne sert à rien mais qui en fait dit quelque chose sur comment on crée une identité de groupe et comment on crée de la convivialité."

#6 Interview de Jean Michel Cornu, le souci de faire passer à l’échelle coopération et innovation

  • L'altruisme : "l’être humain est l’un des animaux les plus altruistes et c’est même un de ses principaux avantages de survie… ensemble. Mais de temps en temps cela ne se passe pas bien parce que l’on a nos propres freins et parce que l’on a quelque chose que n’ont pas les animaux qui s’appelle la dissonance cognitive. "
  • "Il faut tout faire à l’opposé de ce qui nous semble intuitif !
  • Il faut être « opportuniste », (gérer des opportunités, mais je prends exprès des termes perçus comme négatifs),
  • il faut être « fainéant » (enfin... il faut savoir déléguer). En fait c’’est un changement de culture. Le plus difficile c’est d’ oublier ce qui nous semble évident. Accepter que plein de choses peuvent se faire de façon non prévisible, pas forcément de la façon dont on l’imagine.
  • C’est probablement un des freins les plus difficiles parce que cela nécessite de se mettre la tête à l’envers d’une certaine manière."