PENSÉE CARTOGRAPHIQUE

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PENSÉE CARTOGRAPHIQUE

es sciences cognitives montrent que nous disposons de deux modes de pensée :

Le premier est basé sur la parole et est linéaire. Il est utile pour construire un discours rationnel partant d'une cause pour aboutir à UNE conclusion. Mais il ne permet pas d'envisager deux cheminements de pensée en même temps (un peu comme lorsqu'on se déplace dans un labyrinthe et que l'on doit choisir une seule voie à chaque embranchement) Le deuxième (appelé pensée-2 par certains auteurs) donne une vision cartographiée des choses et est très utile pour créer de la pensée (c'est à dire relier des idées entre elles). L'image que l'on pourrait donner est alors la carte qui permet de se déplacer dans le même labyrinthe (que l'on dessine sur un papier ou bien mentalement) qui nous permet de tester de nouveaux cheminements.

PENSÉE CARTOGRAPHIQUE

Contenu de la page associée Les sciences cognitives montrent que nous disposons de deux modes de pensée :

  • Le premier est basé sur la parole et est linéaire. Il est utile pour construire un discours rationnel partant d'une cause pour aboutir à UNE conclusion. Mais il ne permet pas d'envisager deux cheminements de pensée en même temps (un peu comme lorsqu'on se déplace dans un labyrinthe et que l'on doit choisir une seule voie à chaque embranchement)
  • Le deuxième (appelé pensée-2 par certains auteurs) donne une vision cartographiée des choses et est très utile pour créer de la pensée (c'est à dire relier des idées entre elles). L'image que l'on pourrait donner est alors la carte qui permet de se déplacer dans le même labyrinthe (que l'on dessine sur un papier ou bien mentalement) qui nous permet de tester de nouveaux cheminements.

Nous avons appris le premier mode de pensée en même temps que le langage lorsque nous étions enfant. Ainsi, grâce au langage, nous pouvons dépasser la limite physiologique de notre mémoire à court terme (appelée "boucle phonologique" dans ce cas) qui est limitée à l'enchaînement de trois concepts. Les hommes comme les animaux ont les mêmes limites. Mais l'utilisation d'un ensemble de mots symboliques stockés dans notre mémoire à long terme nous permet d'aller plus loin et d'enchaîner les uns aux autres autant de concepts que nous le désirons pour construire un discours bien plus important.

Mais se limiter à cette seule forme de pensée conduit à ne pas pouvoir sortir d'un conflit d'intérêt (deux personnes suivent une direction opposée) autrement que par le rapport de force : chacun tire de son coté un peu comme dans le jeu du tir à la corde. La pensée-2 apporte une vision cartographiée à deux dimensions. Elle permet alors d'avoir une "vue d'ensemble" des discours et ainsi de chercher comment faire converger les intérêts. C'est la difficulté de certaines personnes, pourtant très intelligentes, à envisager la convergence d'intérêt proposée dans mon livre "la coopération, nouvelles approches", qui m'a poussé à chercher quelle était la limite cognitive qui empêchait de sortir de son seul point de vue de l'observateur - appelée vision "egocentrée" - (alors qu'il est plus profitable, même d'un point de vue personnel, de réconcilier les intérêts pour que chacun pousse dans un sens commun... ).

Dans le cas de la pensée-2, cartographiée, nous avons également une mémoire à court terme (appelée "calepin visuo-spatial") qui est limitée cette fois à un ensemble compris entre 5 et 9 concepts que nous pouvons "garder en tête" (on parle "d'empan mnésique"). Cette limitation est également la même que celle des animaux, mais nous avons également trouvé une façon de la dépasser : mettre les différents concepts sur lesquels nous devons réfléchir (c'est à dire trouver des liens entre eux) dans différents lieux sur le plan d'un endroit que nous connaissons bien. Les moines du moyen âge utilisaient une cathédrale qu'ils connaissaient parfaitement pour y construire souvent plus de cent lieux de mémoire (des loci)[1]. Cicéron a appelé cela l'art de la mémoire (mais on pourrait également parler "d'art de penser") et a daté son origine du poète grec Simonide de Céos. Cependant, il semble que cet "art" soit tombé en désuétude après la Renaissance, où les progrès des sciences ont assuré le triomphe de l'approche hypothéticodéductive basée sur le premier mode de pensée.

Devrons nous réapprendre les différents locis d'une carte commune, comme nous avons appris les mots de notre langage ? Cela nous permettrait d'utiliser pleinement non pas une mais nos deux méthodes de pensée afin de se compléter.
Ressources complémentaires Source : Jean-Michel Cornu - http://cornu.viabloga.com/news/des-cartes-pour-decrire-des-contes